L’été 2022 fut un des étés les plus secs que nous ayons connus jusqu’à présent. Ces dernières décennies, on constate, que les sécheresses en période de végétation – au printemps et/ou en été, quand la végétation consomme le plus d’eau – sont plus fréquentes que par le passé. Une sécheresse isolée n’est pas nécessairement dommageable pour la forêt (elle peut même être bénéfique). En revanche, la répétition de tels évènements à un impact négatif sur la végétation forestière en général et sur les arbres en particulier.
Dans le cadre du changement climatique en cours, des sécheresses comme celle de 2022 sont amenées, selon les climatologues, à se répéter et à devenir plus fréquentes voir plus intenses que par le passé. Couplé à l’augmentation de la fréquence des canicules, les essences les plus sensibles au manque d’eau (comme le hêtre et l’épicéa par exemple) sont amenées à disparaître (sauf localement, là où les conditions stationnelles maintiendront un sol suffisamment humide).
Des études ont été réalisées pour aider les forestiers dans l’adoption de mesures d’adaptation au changement climatique et ainsi tenter de rendre la forêt plus résiliente. Le maître mot est la diversification des essences en s’appuyant sur l’implantation d’essences plus résistantes aux sécheresses (mais également capables de supporter les hivers froids que nous pourrions encore connaître) comme le chêne sessile, les pins ou le tilleul à petites feuilles, le charme, voire le châtaigner.
A ce stade, la seule certitude que nous ayons : les paysages forestiers tels que nous les connaissons aujourd’hui sont amenés à radicalement évoluer sous l’effet du changement climatique.
Introduction
Cet été a été chaud, très chaud… A plusieurs reprises, les températures ont dépassé les 30° jusqu’à atteindre, localement, les 40° dans certaines parties du pays. Les pluies furent également rares. Selon certains, cet été aurait battu des records de déficit de précipitation. Qu’en est-il réellement ? Comment cette sécheresse s’inscrit-elle dans le cadre du changement climatique ? Quelles conséquences pour la forêt ? Cet article tente de répondre à ces différentes questions sur base des connaissances les plus récentes.
Cliquez ici pour lire l’article complet
Stéphane VANWIJNSBERGHE
Ingénieur directeur – Chef de sous-division
Sous-division Forêt & Nature
Bruxelles Environnement
Photo: Hêtres dépérissants au canton du Terrest (forêt de Soignes) (© Stéphane VANWIJNSBERGHE). On observe, à l’avant plan, des arbres au feuillage réduit, et sur les branches les plus hautes l’absence de feuille. Dans certaines cimes, la simplification est extrême (branches latérales absentes).